EGOCENTRISME ET ASTROLOGIE...
sur la voie de Socrate
En réaction aux propos de certains astrologues en herbe dénonçant "l'égocentrisme" comme un vilain péché -car pris dans une acception péjorative-, j'ai voulu réagir en resituant ce qu'est réellement l'égocentrisme. Cela parce qu'il faut le dire et le rappeler : il n'est pas de science plus égocentrique que l'astrologie ! On ne le voit dire et affirmer nulle part, mais c'est probablement ce qui explique que la religion catholigue n'en ait pas trop apprécié "l'essence", laquelle soustrait à l'autorité de son dogme l'individu pensant !
J'ai entendu, sans y participer, des astrologues se plaindre de voir un peu partout sur des lieux de réunions d'astrologues sur le web des polémiques et des confrontations d'egos. S'il m'a fallu admettre que le milieu astrologique n'échappait pas à cette réalité bien humaine du "panier de crabe", je continue de juger cela indigne d'un astrologue.
Certains vont jusqu'à dire que les astrologues sont incapables de s'entendre entre eux car ils sont trop égocentriques, justement. Et de ce justifier d'une signature "uranienne" propre à l'astrologue, comme si Uranus devait rompre, et non "relier" les êtres. Et bien il m'est plutôt avis de de tels astrologues encore au stade de la "rupture" et de la "revendication d'indépendance, ne sont pas encore assez uranien, justement ! Ce type de petites guérillas ne constitue à mes yeux qu'une étape de l'astrologue non encore pleinement sûr de lui et centré, non encore vraiment "affranchi", "libéré".
Il faudrait pour parvenir à ce niveau que l'astrologue persévère en l'étude. Mais bien souvent il se contente de son maigre bagage pour commencer à professer, voire jeter des anathèmes sur ses confrères. Il ne fait ainsi que traîner la science d'Uranie dans la boue et ne peut alors s'honorer du titre d'astrologue, faute de respect pour la grandeur de sa science. Elle n'est encore à ce stade qu'un outil de plus pour valoriser son ego aux yeux d'autrui.
Faute d'avoir encore suffisamment "travaillé" l'astrologie, elle ne l'a pas encore "travaillé" de l'intérieur.
Un astrologue digne de ce nom a en effet perçu la dimension "sacrée" de l'astrologie. Tant qu'il n'en est pas là, il ne peut que se dire encore néophyte car il n'est pas encore entré "au centre" et continue d'errer en une périphérie chaotique et labyrinthique... Ce qu'il fera encore longtemps s'il ne comprend le bien fondé d'un egocentrisme bien éduqué.
L'égocentrisme comme parti pris scientifique
En effet, la science "dure", historiquement soumise au dogme catholique du nécessaire effacement de soi face à la grandeur de dieu, continue de reprocher à l'astrologie sa pseudo "fausseté" au prétexte qu'elle prend l'homme pour centre de l'univers. Et non pas l'homme avec un grand H, mais bel et bien : vous, monsieur tout le monde.
Car c'est un fait, pour l'astrologie, le temps et le lieu où vous vous êtes incarné sont les données les plus essentielles, l'astrologie en faisant son sujet d'étude le plus fondamental.
L'ego, votre ego, son heure et son lieu d'incarnation est donc l'objet d'étude même de l'astrologie. De ce point de vue, il n'est pas "faux" de placer l'individu au centre du cercle zodiacal -et du cosmos et de l'univers-, bien au contraire : c'est là toute la spécificité de cette science qui, fidèle à la pensée socratique, considère qu'un seul objet d'étude importe : soi-même ! C'est ici que s'exerce "le champ de rationalité" propre à l'astrologie, et ce, dans un parti pris scientifique qui vaut bien celui de toute autre science.
Alors, parce que l'astrologie est la science la plus "révélatrice" qui soit, je me suis dit qu'elle ne pouvait pas se tromper en se fondant sur un tel "égocentrisme". En vérité, il semble plutôt que ceux qui en dénoncent "l'égocentrisme" fassent une confusion avec l'égoïsme. L'égocentrisme considère l'ego de l'individu comme un centre, tout simplement. Le point de vue égocentrique ne se leurre pas sur le fait que le monde extérieur ne pourra être toujours rendu que via le point de vue subjectif de l'humain, qu'il n'existe aucune objectivité possible dans le regard que porte l'homme sur la réalité des choses. Tout au plus peut-il tendre à cette objectivité, grâce à la science, justement.
Et c'est sans aucun doute le but poursuivi par l'astrologue qui possède la science par laquelle il peut sonder sa propre subjectivité. Cela, afin de rejoindre son propre centre, précisément.
La science "dure", elle, a la présomption, -ou du moins l'avait avant l'avènement de la pensée quantique-, de pouvoir parfaitement "objectiver" le monde. Et elle continue de mépriser l'astrologie, sans bien comprendre que la démarche scientifique de l'astrologue est tout autre que la sienne. Elle pose d'emblée le postulat qu'il est impossible de connaître le monde en évacuant "son ego". Elle le met d'emblée "au centre" de son sujet d'étude.
L'égocentrisme comme vertu
On rêverait alors d'un monde peuplé d'individus vraiment égocentriques, c'est-à-dire "centrés". Un monde où l'homme serait "à sa place" tout simplement, pour lequel la projection, le transfert et toutes autres stratégies inconscientes destinées à la survie de l'ego ne seraient plus nécessaires, puisque l'ego serait parvenu là où il se doit d'être : AU CENTRE. On en rêve... car ce serait un monde où il ne serait plus nécessaire de voir la paille dans l'œil de l'autre, pour mieux juger de la poutre qui est dans la nôtre... Un monde d'individus centrés et pleinement conscients de leur participation créative à la réalité des choses. Tandis que l'égoïsme qui n'est pas centré, mais possède néanmoins toutes les caractéristiques de l'ego dans la triste méconnaissance de lui-même, persiste à se croire séparé du tout et, n'ayant pas trouvé son propre centre, à se définir au gré d'aléas exogènes qu'il ne peut vivre que dans le rapport de force afin d'assurer sa propre survivance. Et cet ego fragilisé par cette méconnaissance de lui-même n'en est que plus tyrannique et injuste...
Un sain égocentrisme apparaît alors des plus souhaitable, plutôt que cette attitude fausse et hypocrite consistant à se faire croire que l'intérêt de tout un chacun n'est pas sa propre survie !
Structurer son ego, l'embellir, l'aimer et le comprendre davantage devrait être le but consciemment poursuivi par celui qui cherche sa réalisation. La liberté et la reconnaissance qu'il s'accorderait ainsi à lui-même deviendraient alors le moyen de l'accorder à l'autre, dans le respect de son propre égocentrisme et donc de sa différence.
Et c'est en sondant son propre ego que l'homme a le plus de chance de reprendre contact avec son âme, et, par là, avec son universalité. Car c'est le seul et unique moyen de prendre conscience de son appartenance à l'âme du monde et son ordre cosmique.
C'est un paradoxe, -mais la vérité est paradoxale- : c'est par l'égocentrisme que l'homme peut retrouver son universalité et son sentiment de solidarité avec toute chose... Et il n'est sans doute pas de science plus à même de l'aider à faire ce chemin que l'astrologie.
Un long chemin pour le néophyte
Il faut constater que l'astrologue débutant, encore peu respectueux du caractère "sacré" de l'astrologie aura tendance, dans un premier temps, (comme on le voit trop souvent sur les forum internet) à rapporter "son logos", c'est à dire "sa science" à son propre ego méconnaissant et à lui faire dire tout et n'importe quoi.
Tout un chacun a déjà vécu de ces diners en ville où chacun se croit permis de décrire un signe astrologique, sur le seul exemple d'une personne de son entourage née sous ce signe. Et ce faisant, s'il n'aime pas cette fameuse personne il parlera négativement de ce signe. Et en réalité, il ne fera que "médire", non pas pratiquer l'astrologie. Ceci n'est en rien "de l'astrologie", mais cela atteste du fondement "populaire" de cette science. L'inconscient, même non instruit en la matière, y puisant quelque obscure revendication à "la vérité".
Si l'anti-astrologue se fonde sur ce genre de balivernes mondaines pour jauger l'astrologie, il fait montre d'une ignorance plus grande encore ! Cela reviendrait à juger de la haute finance au travers du discours d'un cousin conseiller à la banque lors d'une réunion familiale.
Mais rappeler ceci revient à rappeler la différence entre "opinion" et "pensée"... Ce qui est un vaste débat.
S'il est vrai que l'art astrologique est un art "d'interprétation", il reste donc, tout comme la musique, tributaire de la plus ou moins grande virtuosité ou maestria de son interprète. Comme le chanteur lyrique, c'est à sa façon de rendre la note la plus pure, la plus juste, que l'on reconnaît le talent de l'astrologue.
Et toucher à cette "perfection", ce qui est la quête de l'apprenti astrologue, est un long chemin. Un chemin qui le conduit, après avoir "tiré" le ciel à lui par un "égocentrisme" non encore maîtrisé (le "tout à l'ego" commun), à s'apercevoir peu à peu qu'il se trompe et à corriger la fausseté de son approche. Puis, qui, à force de travail, de recherche, d'investigation parvient à "dire le vrai".
Il va de soi que ce travail purifie peu à peu son esprit et son mental, tant il s'avère nécessaire, aux fins de "dire le vrai", de rectifier quantité d'idées et d'images fausses qui peuvent surgir en son esprit. Constamment il lui faut trier le bon grain de l'ivraie dans le monde foisonnant et polysémique du symbole !
Pour les Grecs, le "monde pur" était celui des planètes dont le pas régulier n'est pas soumis aux caprices humains. Lorsque l'astrologue, élevant ainsi son esprit dans les "hautes sphères" de l'esprit, touche au sommet de son art, il parvient alors à entrer en contact avec cette "intelligence divine". alors il sait que son ego est enfin bien "centré" et qu'il peut recevoir cet influx avec assurance et justesse, pour devenir un "canal" utile et fiable pour guider son prochain.
Voilà pourquoi la véritable finalité de l'astrologie est d'aider l'homme à entrer en intelligence avec Dieu en apprenant à le reconnaître en lui. Comme disait Alan Leo, à quoi bon utiliser l'astrologie à prédire des événements inévitables ? Cela ne fait que nous démoraliser à l'avance et n'a pas grand intérêt, au fond. Non, le but de l'astrologie n'est pas de "prédire" et peut-être même pas de prévoir, il est de se "centrer" en harmonie avec l'intelligence divine et d'humblement tenter d'en comprendre les desseins...
C'est pourquoi l'astrologie, bien que galvaudée et méprisée par la culture française, est à mes yeux, la plus haute discipline spirituelle qui soit. Et qui plus est l'astrologie karmique qui nous rappelle qu'en nous se mêlent l'étincelle divine et le pauvre pécheur dont la tâche sur cette terre est de réparer ses erreurs passées afin que la petite étincelle devienne flamme, enfin réunie au flambeau triomphant du vainqueur...
Et tout cela peut prendre plusieurs vies... Plus tôt, donc, on se met à son étude, plus tôt on pourra sortir d'une périphérie labyrinthique : PAR LE CENTRE... Mais il est vrai, comme le rappelle le mythe d'Icare, que cette façon de "sortir par le haut" peut s'avérer périlleuse pour la jeune âme, tandis que, Dédale, son père, lui, ce faisant, n'a eu aucune difficulté à sortir d'un labyrinthe, qu'au demeurant, il avait lui-même construit... Au grand damne du roi Minos dont l'histoire n'a retenu que la minable jalousie impuissante.
Laurence Larzul - 7 avril 2009
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